Prise en charge reeducative des deformations craniennes positionnelles du nourrisson

PRÉSENTATION DE LA FORMATION

Les déformations crâniennes positionnelles (DCP) « sont des déformations acquises du crâne, sans synostose, secondaires à des facteurs biomécaniques externes de compression ou de traction. » (HAS, 2020). Plus simplement, c’est l’apparition d’un méplat central ou latéral chez les nourrissons causé par des facteurs externes et non lié à des pathologies osseuses.

Il s’agit d’une pathologie infantile extrêmement fréquente. Une étude réalisée en 2019 (Di Rocco F., Ble V., Beuriat P-A, 2019) montre que 40% des enfants de moins de 1 an présentent une DCP significative. C’est donc cette prévalence importante qui a conduit la HAS à se questionner sur les causes et les traitements possibles.

Après deux années de travail, les recommandations viennent de paraître en février 2020. Elles mettent principalement en avant des données clefs :

• La prise en charge doit être précoce (avant 3 mois)
• Le traitement le plus efficace est la kinésithérapie (recommandation de grade A)
• La prévention auprès des familles est primordiale

Depuis les années 90 la prévalence des DCP est en forte augmentation. Un raccourci dangereux a été formulé par certains professionnels de santé : les DCP seraient dues au couchage des bébés sur le dos recommandé par l’OMS depuis 1992. Ce lien de causalité ne repose en réalité sur aucune donnée scientifique.

Malheureusement depuis quelques années on observe que le taux de mortalité liée à une mort dite inattendue du nourrisson tend à augmenter à cause d’une recrudescence du coucher latéral ou ventral (en lien notamment à des DCP).

Cette problématique fait de la prise en charge des DCP un enjeu de santé publique majeur.

En tant que professionnel de santé il est essentiel que nous recommandions un couchage dorsal strict. Notre rééducation doit également être en adéquation avec les recommandations de bonnes pratiques et les dernières données de la science.

Dans la littérature scientifique, la prise en charge est décrite comme active et adaptée au développement sensori-moteur de l’enfant afin de modifier sa motricité dans les soins, les temps d’éveil et les interactions du quotidien. Pourtant, l’offre de formation actuelle est encore tournée vers la mobilisation passive et la thérapie manuelle. Aucune étude ne prouve l’efficacité de ces techniques. Certaines études montrent même que la réalisation de mobilisation générant de la douleur chez un bébé structure le système nerveux douloureux et a tendance à stimuler les réflexes d’extension. La réponse motrice à la douleur peut alors perdurer et envahir le schéma moteur de l’enfant et freiner son développement global.

Il est donc essentiel que l’offre de formation s’adapte à ces dernières données à la fois pour placer le kinésithérapeute au cœur de la prise en charge des DCP (comme le décrit la littérature) mais également pour répondre au nombre croissant de prescriptions pour cette pathologie.

Les formations avec l’intervention de plusieurs professionnels de la petite enfance sont encore plus rares. C’est pourquoi nous vous proposons un programme construit en collaboration pour mettre en lumière les richesses et les complexités du développement du nourrisson. Les différents regards convergent ensemble vers le soutien du développement psychomoteur pour lutter contre les asymétries motrices et les DCP.

Pré-requis à la formation

Masseurs-Kinésithérapeutes, Ostéopathes, Pscychomotricien

L’ENCADREMENT

• Louison BAROLLIER, Masseur-kinésithérapeute DE,Msc, Spécialisée en Pédiatrie
• Céline ALCARAZ, Psychomotricienne DE, spécialisée en pédiatrie et périnatalité, diplomée du Bilan Sensori Moteur A.Bullinger